samedi 11 juin 2011

Les tiges radicantes

Ce mode de multiplication est semblable au stolonnage, toutefois contrairement à ce dernier qui se propage en formant de nouvelles jeunes plantes autonomes, les tiges radicantes s'enracinent au contact du sol mais sont toujours reliées au pied-mère. Mais en cas de séparation, elles sont tout à fait capables de se développer.
La misère, les sédums, les griffes de sorcières et les iris (à rhizomes) notamment se développent de cette manière.

Le marcottage

Il consiste à provoquer la formation de racines (rhizogenèse) sur une partie de végétal (marcotte) encore attachée au pied-mère puis à les séparer (sevrage). On peut utiliser une hormone de bouturage pour favoriser la production de racines (au niveau des incisions). Il existe 3 types de marcottage, le marcottage par couchage, le marcottage par buttage et le marcottage aérien. Certaines plantes peuvent marcotter naturellement. Les marcottes sont également des clones du pied original.

Le marcottage par couchage sera utilisé sur des plantes aux rameaux souples (ex : figuier commun). On enterre la partie médiane du rameau à marcotter, c'est là que vont se développer les racines. L'extrémité du rameau doit émerger de terre, l'autre étant toujours rattaché au pied mère. La terre doit être maintenue humide, avec un bon drainage car l'eau stagnante fera pourrir la marcotte. Après quelques mois, vous pourrez séparer la marcotte du pied mère. Le marcottage par couchage comprend 3 techniques à utiliser en fonction du type de plantes. On utilisera le marcottage en serpenteau pour les plantes grimpantes ou rampantes (glycine...), il s'agit de marcotter un long rameau souple en alternant des parties du rameau enterrées et d'autres à l'air libre, on obtiendra ainsi plusieurs plants. Le marcottage à plat est également utilisé pour les plantes rampantes (lierre, chèvrefeuille...), cela consiste à enterrer entièrement un long rameau effeuillé, un plant se développera à chaque bourgeon. Le marcottage des extrémités sera uniquement utilisé sur les plantes produisant de nombreux rejets (framboisier...), dans ce cas on enterre simplement le bout d'une tige maintenue par un tuteur.

Le marcottage en butte est conseillé pour les arbres fruitiers et les porte-greffes. La plante doit être fortement rabattue (à une dizaine de cm du sol) pendant l'hiver. Les rejets apparaîtront au printemps, il faudra ensuite former un dôme de terre autour des rejets afin de provoquer la formation des racines. L'année suivante, vous pourrez sevrer les rejets et les replanter.

Le marcottage aérien est parfait pour les plantes vertes d'intérieur (ficus, dracaena, schefflera, agrumes...). On incise la tige à l'aide d'un greffoir de façon à retirer un anneau d'écorce. C'est à cet endroit que se développeront les racines. Cette partie devra être enveloppée avec un sac plastique attaché à la tige et rempli de terreau humide. Évitez de choisir une partie trop lignifiée (bois) ou herbacée (molle). La marcotte sera séparée dès que les racines seront formées.

Enfin, en agriculture on pratique aussi le provignage, on enterre entièrement un cep de vigne qui va ainsi produire des jeunes pousses enracinées.

Le stolonnage

La reproduction par stolons est extrêmement simple, c'est un mode de multiplication naturel. Les stolons sont en fait des jeunes clones de la plante-mère. Ils croissent sur de fines et longues tiges qui les relient à la plante-mère, car ils sont alimentés par cette dernière avant la formation des racines. La rhizogenèse est provoquée au contact de la terre, chaque stolon deviendra un pied autonome. Le stolonnage peut être aérien (fraisier, chlorophytum...) ou souterrain (graminées...).

La division de touffes

La division de touffes permet d'obtenir plusieurs clones d'un pied-mère en le divisant en fragments portant chacun des bourgeons ou des racines. Pour les plantes vivaces on effectuera la séparation après la floraison, pour les plantes ligneuses pendant le repos végétatif et pour les plantes vertes on peut le faire toute l'année. Les plantes bulbeuses produisent souvent de petits bulbes (bulbilles) autour du bulbe principal, vous pourrez également les séparer comme bon vous semble.

Le greffage

Le greffage consiste à souder un greffon productif sur un porte-greffe. La greffe doit être compatible avec le greffon (généralement les plantes de la même famille) mais parfois on peut greffer des plantes entre différentes familles botaniques (hétérogreffe). La greffe s'effectue de manière soignée et à une époque précise à l'aide d'un greffoir (couteau très aiguisé qui pratique une coupe nette). L'intérêt est d'associer les caractéristiques des 2 plantes, le porte-greffe est résistant aux maladies et adapté au sol et au climat tandis que le greffon est choisi en fonction de la qualité des fruits ou la beauté des fleurs. Cette pratique laisse un bourrelet très marqué au niveau de la greffe.

Il existe plusieurs techniques de greffes plus ou moins difficiles à réaliser :

La greffe en fente est l'une des plus simples. A la fin de l'hiver, on pratique une incision (grâce à un greffoir, couteau très aiguisé) diamétralement de la tige où l'on insère des greffons taillés en biseau. Pour favoriser la reprise en serre bien la tige pour avoir un contact direct entre le porte-greffe et le greffon puis on protège le tout avec de la cire.

La greffe par incrustation a l'avantage de laisser une cicatrice très discrète sur les sujets greffés. Au printemps, on incise le bord du tronc coupé en forme de tétraèdre, idem pour le greffon afin de l'insérer comme si c'était une branche naturelle.

La greffe en couronne est à utiliser sur les porte-greffe dont on souhaite changer la variété. On coupe le tronc très bas (en dessous de la précédente greffe), et on glisse les greffons au niveau du cambium (tissu entre l'écorce et le tronc). Les greffons sont de petite taille, ainsi on en mettra plusieurs de préférence, cela évite notamment de submerger un seul greffon à cause de la montée de sève.

La greffe en écusson est conseillée pour les arbres fruitiers à noyaux. L'arbre utilisé pour le prélèvement du greffon et le porte-greffe devront être copieusement arrosés les jours précédant l'opération. Le greffon prélevé doit posséder un bourgeon de l'année bien développé et être entouré d'une bordure d'écorce en forme d'écusson, il ne faut pas le manipuler par la partie à vif pour limiter les infections. L'incision sur le porte-greffe est en forme de T, le greffon doit impérativement être placé au moins 2cm en dessous de l'entaille et doit buter aux deux extrémités afin de favoriser la circulation de la sève. Ensuite on ligature le tout en laissant uniquement dépasser le bourgeon et le pétiole. Lorsque le bourgeon est suffisamment développé, vous pouvez rabattre le porte-greffe au-dessus de la greffe. On effectue cette greffe à deux périodes de l'année, soit au printemps (greffe à œil poussant) et le rameau va se développer de suite ou alors à la fin de l'été (greffe à œil dormant), dans ce cas le rameau attendra le printemps suivant pour se développer.

La greffe par approche nécessite de cultiver le porte-greffe et le greffon côte à côte. En été on prélève une partie d'écorce sur le porte-greffe et on retire la même surface contraire sur le greffon de manière à pouvoir emboîter les deux plantes. Pour assurer la reprise on ligature fortement, puis à la fin de l'hiver on pourra les séparer. Le porte-greffe sera sectionné au dessus de la soudure tandis que le greffon sera coupé en dessous de la soudure. C'est le seul type de greffe pouvant être observé dans la nature, cela reste toutefois exceptionnel. En effet il faut que deux espèces différentes (du même genre ou de la même famille) fusionnent, leur rapprochement peut parfois mettre leur écorce à nu par frottement et s'unir dans certaines conditions.

La greffe anglaise est très solide. Il en existe deux variantes. La greffe anglaise simple s'emploie lorsque le porte-greffe et le greffon sont de même diamètre. On coupe le porte-greffe et le greffon en biais (juste derrière un bourgeon) d'une longueur équivalente à 3 fois le diamètre du greffon. Ensuite on ajuste correctement les deux parties pour les faire coïncider puis on ligature. La greffe anglaise compliquée est semblable à la greffe anglaise compliquée mais s'en distingue du fait que l'on réalise en plus une entaille au milieu de la plaie sur chaque biseau afin de les faire pénétrer l'une dans l'autre, ceci permet d'obtenir une structure plus solide. On la pratique au printemps, ou à la fin de l'été (prunier, cerisier).

Le chip budding est une technique semblable à la greffe en écusson. Dans ce cas, l'entaille n'a pas une forme en T mais l'entaille doit être faite de façon à insérer parfaitement le greffon. L'entaille sur le porte-greffe correspond donc à l'entaille du greffon. Veillez à supprimer les rameaux situés sous la zone de greffage, et en attendant la reprise, ne décapitez pas encore le porte-greffe au dessus de la greffe.

La greffe en flûte consiste à emboiter la flûte (greffon constitué d'un tube d'écorce), sur un porte-greffe étêté.
La flûte est creuse car on retire l'intérieur et possède au moins 2 bourgeons. Le porte-greffe est débarrassé de son écorce à un endroit où on peut emboiter la flûte.

La greffe en oméga s'effectue avec une pince spéciale qui réalise une coupe en forme d'oméga comme son nom l'indique (oméga est une lettre grecque : Ω). La pince permet de réaliser une entaille précise sur le greffon, et il suffit de réaliser la même entaille inversée sur le porte-greffe pour permettre l'emboîtement, puis de ligaturer.

Sachez qu'il est possible de greffer plusieurs espèces différentes sur un même porte-greffe, par exemple on peut greffer simultanément sur un prunier (porte-greffe),un pêcher, un abricotier et un amandier (greffons). Toutefois, en fonction des exigences différentes que demandent ces végétaux, les fruits obtenus peuvent être de mauvaise qualité, ce genre d'expérience n'a donc aucun intérêt commercial, c'est juste par curiosité. Les greffes entre familles différentes sont également sans intérêt (cerisier sur du saule, citronnier sur du poirier...).

Les arbres fruitiers sont souvent greffés (abricotier, cerisier, pommier, poirier, citronnier, oranger...), mais aussi la vigne, et même certains légumes (aubergine sur un pied de tomate, melon sur un pied de courge...). On peut aussi greffer les cactus, pour leur donner un aspect plus esthétique, toutefois la durée de vie des sujets est très limitée.

Le micro-bouturage

Le micro bouturage est également appelé multiplication In-vitro. Il s'agit là de multiplier des végétaux pour obtenir des copies conformes à l'original (clones), à partir de simples cellules méristématiques (issues des zones de croissance) ou de parties de végétaux (bourgeons) soigneusement désinfectés. Cette méthode peut notamment être utilisée pour reproduire des plantes très rares, amenées à disparaître sans intervention humaine, mais n'importe quelle plante peut être multipliée de cette façon. La production de jeunes plants peut ainsi s'effectuer en très grand nombre. Ce type de multiplication est réservé à du personnel qualifié, car il est très complexe et coûteux, de plus cela se fait uniquement en laboratoire stérilisé.

Le bouturage

Ce type de multiplication est également très utilisé, il s'agit de prélever un fragment de végétal (une bouture) sur un pied sain, et de favoriser la reconstitution des racines et des feuilles pour obtenir des plantes identiques au pied mère, en effet les boutures auront exactement les mêmes gènes que l'original car les boutures sont des clones. Pour subsister la bouture va devoir émettre très rapidement des racines sous peine de dépérir. Pour maximiser la production de racines il peut être judicieux de badigeonner les zones de coupe avec des hormones de bouturage (à base d'auxine). Placez les boutures dans un emplacement ensoleillé sans soleil direct.

On peut réaliser des boutures de tiges (faciles à réaliser), des boutures de feuilles (plus délicates) et des boutures de racines. Il existe 3 types de boutures de tiges, les boutures de bois dur, les boutures semi-herbacées et les boutures herbacées. Pour les boutures de bois dur on prélève un rameau de 20 à 30cm sur la pousse de l'année en automne (octobre-novembre). Pour les boutures semi-herbacées on récupère un rameau d'une dizaine de cm sur la pousse de l'année au printemps. Pour les boutures herbacées on coupe un rameau de 5 à 8 cm au printemps ou à l'automne. Pour éviter les pertes d'eau dues à la transpiration, les feuilles de la bouture devront être coupées au moins de moitié sauf les feuilles du sommet. Les boutures doivent être plantées rapidement après le prélèvement dans un substrat meuble et humide, seul le talon de la bouture doit être enterré, les pousses doivent être à l'air libre.
Concernant les cactus à développement colonnaire (cereus...) on peut pratiquer une bouture de tête, les prélèvements sont ensuite séchés à l'air libre jusqu'à cicatrisation afin d'éviter le pourrissement des tissus gorgés d'eau. Ensuite la bouture est plantée dans un substrat très drainé et sableux.

Les boutures de feuilles sont plus difficiles car on doit maintenir une humidité suffisante pour la formation de racines et de nouvelles feuilles tout en évitant la pourriture. On n'enterre pas les feuilles, elles doivent simplement être au contact du sol. Pour les feuilles avec pétiole, les racines se forment à la base de ce dernier, pour les feuilles sans pétiole on fait une incision sur les nervures, les racines apparaîtront à l'emplacement des incisions et enfin pour les morceaux de feuilles les racines se formeront sur les bords. Peu de plantes peuvent se multiplier de cette façon (bégonia, kalanchoé, coléus, lithops...), uniquement les végétaux à feuilles charnues ou succulentes peuvent se bouturer de cette manière. Prélevez des feuilles adultes et saines.

On utilise le bouturage de racines sur les plantes qui ont tendance à former des pousses sur leurs racines (bambous...) ou qui possèdent des racines charnues. Coupez des tronçons de racines et enterrez les en partie, repérez bien le sens de pousse, enterrez la partie qui reformera de nouvelles racines et laissez à l'air libre la partie qui formera de nouvelles pousses.

Les cactus (au développement en touffes) sont faciles à bouturer (on prélève simplement un rejet), mais il existe des milliers d'autres espèces que l'on peut bouturer.

Le semis

C'est un mode de multiplication sexué, caractéristique des plantes à fleurs,  cette méthode est très utilisée car elle est généralement simple. Après fécondation d'un ovule par un grain de pollen, la graine va se développer. Vous pouvez soit acheter des semences (plantes cultivées), soit récolter vous-même les graines dans la nature (plantes sauvages). Dans ce cas il faudra d’abord s’assurer que la plante n’est pas protégée en essayant de l’identifier, car la récolte de graines d’une plante protégée est interdite. La récolte se fait à des périodes différentes selon les espèces, mais choisissez toujours un jour ensoleillé et sec pour les ramasser, pour une meilleure conservation. Pensez à vous munir de ciseaux et de boîtes pour récolter. Les graines peuvent se trouver directement à l’air libre (chardons, pissenlit…), mais aussi souvent à l’intérieur de fruits. Si ce sont des fruits secs (iris, coquelicot…) il suffit de les ouvrir ou de les briser pour laisser apparaître les graines, si les fruits sont charnus (framboise, arbousier…) il faudra les écraser pour récupérer les semences. Certaines plantes expulsent leurs graines à maturité (concombre sauvage, genêt…), les fruits éclatent sous l’effet de la chaleur, les graines seront alors soit ramassées peu avant le mûrissement des fruits soit ramassées par terre une fois les fruits éclatés. Les graines récoltées devront impérativement être mûres (lorsque les fruits laissent échapper les graines) et stockées rapidement. Si vous ne les plantez pas de suite, conservez-les dans un endroit frais à température constante (au réfrigérateur à +4°c par exemple) et sec (dans un récipient hermétique) à l’abri des ravageurs (insectes, souris…). Si les graines sont peu riches en eau, vous pourrez les conserver au congélateur plus longtemps (à -18°c), dans le cas contraire gardez les simplement au frais car si vous les congelez elles éclateront (la glace prend plus de volume que le liquide, si l’eau se solidifie la graine éclate). Dans tous les cas, faites les sécher si nécessaire avant de les conserver pour éviter tout risque de pourriture. En règle générale les graines se conserveront quelques années. De plus quand vous récoltez les graines d’une même espèce, essayez de récolter uniquement quelques graines sur plusieurs pieds et dans des endroits différents, vous obtiendrez ainsi une diversité génétique, la taille et la forme n’étant pas identique d’une plante à l’autre, mais aussi afin de ne pas épuiser le milieu, si vous ramassez toutes les graines d’une parcelle sauvage vous allez forcément la modifier. Ne prélevez les graines que si la population de l’espèce est abondante.

L'intérêt du semis est d'obtenir un ensemble homogène de plantes avec des caractéristiques semblables au pied mère. Si certaines graines sont très faciles à semer et germent en quelques jours d'autres nécessitent des conditions et des opérations particulières pour germer. Le taux de germination (pourcentage de plantes germées par rapport aux graines semées), peut être très différent d'une plante à l'autre et en fonction des conditions climatiques, c’est la raison pour laquelle la plupart des plantes produisent un très grand nombre de graines. Chez soi, les différents facteurs de germination (humidité, température…) seront plus faciles à maîtriser, ainsi le taux de germination sera fortement supérieur à celui observé dans la nature. De manière générale, il faudra semer dans un substrat meuble (terreau par exemple) et maintenu humide, à la surface du sol ou à faible profondeur. Faites attention car c’est au moment où les plantes germent qu’elles sont le plus sensibles, notamment face aux escargots, rongeurs…, réalisez vos semis à l’abri de préférence. Les plantes annuelles et herbacées seront les plus faciles à germer, les arbustes et les arbres seront plus longs et délicats. Le semis peut être réalisé directement sur un sol nu (à la volée ou mécanisé) ou alors en godet (petit contenants de 8x8x8cm). Lorsque vous ramasserez vos graines, elles seront en état de dormance, c'est-à-dire que la germination est bloquée par des hormones présentes au cœur de la graine. Sachez aussi que certaines plantes (thym…) dégagent des substances chimiques par leurs racines qui inhibent la germination d’autres espèces de manière à éliminer la concurrence, si vous plantez à proximité de végétaux de ce type ne soyez pas étonnés si rien ne germe. Pour favoriser la germination vous pouvez placer les graines dans de l’eau, au début elles vont flotter car elles sont sèches, le but étant de les réhydrater en les laissant quelques heures jusqu'à ce qu’elles coulent. La dormance est levée grâce à l’humidité, la température et la luminosité. Mais d’autres facteurs peuvent entrer en jeu. Certaines graines germent après avoir subi une période de froid intense, d’autres nécessitent d’être digérées par les animaux (palmiers de l’île Maurice…), ou encore une forte chaleur (le ciste par exemple germe facilement après les incendies), une scarification (blessure des graines par abrasion…), et une dégradation de la cuticule (couche de protection) par l’acidité, les champignons ou les bactéries.

jeudi 9 juin 2011

La multiplication des plantes

La multiplication des plantes est un élément essentiel pour tout jardinier, il existe de nombreuses techniques faciles à maîtriser chez soi. Le seul mode de multiplication sexué (par fécondation) est le semis, tous les autres sont des modes de multiplication asexués (multiplication végétative).

Les différentes méthodes de multiplication des végétaux :
-Semis
-Bouturage
-Micro-bouturage
-Greffage
-Division de touffes
-Marcottage
-Stolonnage
-Tiges radicantes

De nos jours, les plantes sauvages qui étaient autrefois communes se raréfient de plus en plus, la multiplication des végétaux est donc une alternative intéressante afin de préserver la biodiversité chez soi. Plantez ainsi de préférence des espèces locales ou adaptées au climat et au sol, et surtout diversifiez au maximum. Evitez les plantes devenant invasives (buddleia, herbe de la pampa…). Ne transplantez pas non plus les plantes du milieu naturel, même si elles ne sont pas protégées ; enrichir votre jardin au détriment de la nature ne fera qu’accentuer leur disparition, sauf bien sûr si elles se trouvent sur des zones destinées à être construites à court terme (zones industrielles, lotissements…). Dans ce cas précis la transplantation peut ainsi leur rendre service, veillez à prendre le maximum de racines possibles car une fois implantées beaucoup de plantes ont du mal à reprendre ailleurs (surtout les plantes à feuillage persistant). La période la plus favorable à la transplantation est lorsque la plante est en repos végétatif (à l’automne par exemple pour les plantes à feuillage caduc).

samedi 4 juin 2011

L'anodonte des rivières (Anodonta anatina)

Règne : Animalia (Animal)
Embranchement : Mollusca (Mollusques)
Classe : Bivalvia (Bivalves)
Sous-classe : Palaeoheterodonta
Ordre : Unionoida (Unionoïdes)
Famille : Unionidae (Unionidés)

Description : Linné (1758).

Présence en France : dans tout le pays.

Il s’agit d’une des plus grandes espèces Européennes de bivalves d’eau douce (parfois plus de 15cm). Il vit dans les fleuves et les rivières, dans des zones à faible courant, au fond de l’eau. Ils laissent généralement entrevoir une partie de leur coquille, le reste étant enfoncé dans le sable et la vase. L’anodonte respire à l’aide de siphons qu’il déploie quand il ouvre sa coquille. Pour se nourrir, ils entrouvrent légèrement leur coquille afin de filtrer des petites particules (matière organique, micro-organismes) en suspension dans l’eau. Au moindre dérangement, la coquille se referme aussitôt. Ils participent à la purification de l’eau car ils ont la faculté d’absorber les polluants (métaux lourds…) dans leurs tissus. Toutefois lorsque l’animal meurt, les polluants sont rejetés dans l’eau.


 Ils se déplacent lentement grâce à une sorte de pied musclé et flexible, c’est à ce moment là qu’ils sont le plus vulnérables face aux prédateurs (carpes…) surtout si ils sont encore jeunes. Le corps mou est protégé par une solide coquille composée de deux valves symétriques (d’où l’appellation bivalve) dont l’intérieur est nacré réunies par un ligament souple. La coquille présente des stries d’accroissement, elles sont de plus en plus nombreuses au fur et à mesure que l’animal vieillit. Son mode de reproduction est assez particulier, car lorsque les œufs éclosent, ils libèrent des larves appelées glochidies, qui ont besoin de parasiter un certain temps des poissons pour se développer. Elles se fixent entre les écailles et attendent d’avoir développé suffisamment leur coquille avant de se séparer de leur hôte. Les anodontes peuvent parfois devenir hermaphrodites en cas d’isolement. On recense  en France 8 espèces dans la famille des Unionidés, réparties en 4 genres : Anodonta (2 espèces), Pseudoanodonta (1 espèce), Psilunio (1 espèce) et Unio (4 espèces).

mercredi 1 juin 2011

L’iule noir (Tachypodoiulus niger)

Règne : Animalia (Animal)
Embranchement : Arthropoda (Arthropodes)
Sous-embranchement : Myriapoda (Myriapodes)
Classe : Diplopoda (Diplopodes)
Ordre : Julida (Iules)
Famille : Julidae (Julidés)

Description : Leach (1814).

Présence en France : dans tout le pays.

Il vit en France, Grande-Bretagne, Espagne, Luxembourg, Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Suisse, Autriche et République Tchèque. Son corps noir est divisé en segments (de 41 à 56), et il possède de nombreuses paires de petites pattes blanches. Les quatre premiers segments comportent une paire de pattes, les suivants, fusionnés deux par deux en comportent deux paires chacun. En cas de danger il s’enroule sur lui-même en spirale et sécrète une odeur nauséabonde pour éloigner certains prédateurs (oiseaux…). Il n’est pas venimeux. Mais il n’échappe pas aux hérissons et aux mille-pattes du genre Lithobius.


Il passe son temps sous les pierres, ou dans le feuillage en décomposition à même le sol où il se nourrit de débris végétaux et parfois de fruits (framboises..). Il se reproduit par périodomorphose, c'est-à-dire qu’il alterne des périodes où il peut se reproduire, et d’autres où il ne peut plus se reproduire (régression du caractère sexuel) car il devient stérile.

Position défensive en spirale

Le drap mortuaire (Oxythyrea funesta)

Règne : Animalia (Animal)
Embranchement : Arthropoda (Arthropodes)
Classe : Insecta (Insectes)
Ordre : Coleoptera (Coléoptères)
Famille : Scarabaeidae (Scarabéidés)

Description : Poda (1761).

Présence en France : dans toute la France.

Ce petit coléoptère (entre 8 et 15mm) est considéré comme nuisible car il mange non seulement le pollen mais aussi les autres organes de la fleur. Il est très abondant au printemps sur de nombreuses espèces de fleurs, souvent plusieurs spécimens se délectent de la même fleur. Cet insecte est recouvert de minuscules poils, il est de couleur noire parsemée de petites tâches blanches irrégulières.
 
 Spécimen sur une fleur de ciste cotonneux

Le triton marbré (Triturus marmoratus)

Règne : Animalia (Animal)
Embranchement : Chordata (Cordés)
Classe : Amphibia (Amphibiens)
Ordre : Caudata (Urodèles)
Famille : Salamandridae (Salamandridés)

Description : Latreille (1800).

Présence en France : toute la partie ouest du pays jusqu’au Rhône, absent à l’est de ce dernier et à l’extrême nord de la France.

Il vit près des points d’eau à faible courant, ainsi il affectionne particulièrement les mares et les fossés humides. Mesurant entre 12 et 15 cm, c’est l’un des plus grands tritons Européens, les femelles sont plus grandes que les mâles. Le corps est trapu, noir marbré de tâches jaunes-verdâtres, la tête est aussi large que le corps. Les femelles se caractérisent par la ligne rouge-orangée qui parcourt le long de la colonne vertébrale, tandis que celle des mâles alterne entre l’orange et le noir, et se transforme en crête durant la période de reproduction. Pour séduire la femelle, le mâle effectue une parade nuptiale au cours de laquelle il entoure la femelle en agitant la queue. La femelle pond une centaine d’œufs sur la végétation aquatique. Il chasse des petits insectes ou des vers. Il peut vivre jusqu'a 15 ans dans la nature. Sa faculté de régénération est impressionnante, il peut facilement  reproduire à l’identique des membres (pattes, queue) ou des organes (iris de l’œil, poumons, cœur…) blessés ou amputés.

 
 Triton marbré mâle

On le rencontre en France, en Espagne et au Portugal. Parfois il peut s’hybrider avec le triton crêté (Triturus cristatus) et engendrer ainsi le triton de Blasius (Triturus x blasii). Cet hybride a été uniquement observé en France. On trouve 3 espèces du même genre en France (Triturus carnifex, Triturus cristatus et Triturus marmoratus). Il est protégé comme l’ensemble des amphibiens de France sur tout le territoire national.

La carline à feuilles d’acanthe (Carlina acanthifolia)

Règne : Plantae (Plantes)
Sous-règne : Tracheobionta
Division : Magnoliophyta (Angiospermes)
Classe : Magnoliopsida (Dicotylédones)
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Asterales (Astérales)
Famille : Asteraceae (Astéracées)

Description : Allioni (1773).

Présence en France : cantonnée au sud et au sud-est de la France.
 Capitule ouvert

On la trouve en montagne dans les prés secs, elle fleurit en été et au début de l’automne. C’est une plante acaule (pas de tige), elle se présente sous la forme d’une rosette de feuilles coriaces très épineuses au centre de laquelle s’ouvre un magnifique capitule (ensemble de fleurs) aux pétales dorés qui renferment une multitude de fleurs jaunes. Le capitule est de taille variable, mais peut atteindre 15cm de diamètre. Les fleurs situées à la périphérie du capitule sont des fleurs femelles (ligules) et celles du centre sont hermaphrodites (mâle et femelle en même temps et appelées tubules). Cette plante et donc monoïque, car les deux sexes sont présents sur la même plante, elle est donc capable de se reproduire avec son propre pollen. Le capitule attire de nombreuses espèces d’insectes, les bourdons, les papillons… La plante met plusieurs années à constituer des réserves suffisantes pour fleurir, lorsque les fleurs sont fécondées, la plante meurt en laissant échapper des centaines de graines surmontées d’une coiffe en forme de parasol qui seront disséminées par le vent. La racine, charnue, s’enfonce profondément dans le sol.


Elle était autrefois accrochée aux portes (on peut encore en voir aujourd’hui), notamment dans les Cévennes, car elle a la faculté de se refermer à l’approche du mauvais temps. En réalité ce phénomène mécanique est simplement lié au taux d’humidité présent dans l’air, lorsqu’il fait soleil, le capitule s’ouvre au maximum (sous l’effet de la chaleur les pétales sèchent et s’écartent) et lorsqu’il pleut ou que l’air est chargé d’humidité le capitule se rétracte sur lui-même (les pétales et les bractées gorgés d’eau augmentent de volume et se referment). Cette espèce est protégée dans le département des Alpes-de-Haute-Provence  et dans la région Auvergne, elle peut faire l’objet également d’un arrêté préfectoral dans d’autres zones. Son arrachage y est désormais interdit de même que la récolte de ses graines. On trouve 8 espèces du même genre en France (Carlina acanthifolia, Carlina acaulis, Carlina corymbosa, Carlina intermedia, Carlina lanata, Carlina macrocephala, Carlina nebrodensis et Carlina vulgaris).

 Gros plan du capitule

L’ascalaphe soufré (Libelloides coccajus)

Règne : Animalia (Animal)
Embranchement : Arthropoda(Arthropodes)
Sous-embranchement : Hexapoda (Hexapodes)
Classe : Insecta (Insectes)
Sous-classe : Pterygota (Ptérygotes)
Infra-classe : Neoptera (Néoptères)
Ordre : Neuroptera (Neuroptères)
Famille : Ascalaphidae (Ascalaphidés)

Description : Denis & Schiffermüller (1775).

Présence en France : surtout dans le sud et l’est du pays, jusqu’en Alsace, Ile-de-France et au sud de la Loire. Elle est absente au nord du territoire (Nord-Pas-de-Calais, Bretagne…).

Cet insecte ressemble à une petite libellule, il s’en distingue toutefois par plusieurs critères faciles à identifier. Son abdomen noir est trapu est court tandis que les libellules possèdent un abdomen beaucoup plus long, de plus ses antennes terminées en massue sont aussi longues que le corps alors que les libellules possèdent de minuscules antennes. Certains peuvent aussi le confondre avec un papillon. Ses ailes sont d’une part translucides et d’autre part colorées (noir et jaune), les nervures sont noires. Il est actif le jour, au printemps et au début de l’été dans les prés et champs de type sec, où ils passent leur temps à se chauffer au soleil ailes dépliées puis à chasser de petits insectes en vol. La larve vit dans le sol et elle est également carnivore. Cet insecte farouche se laissera plus facilement approcher à l’aube ou au crépuscule lorsque qu’il fait plus frais principalement accroché aux graminées. Le mâle possède deux petits appendices (les cerques) à l’extrémité de l’abdomen, ceux-ci jouent un rôle lors de l'accouplement, ils sont absents chez la femelle.
Spécimen femelle (absence de cerques)

Cette espèce est protégée uniquement en Ile-de-France, cela ne signifie pas pour autant que vous devez la capturer ailleurs car chaque prélèvement dans la nature accentue leur disparition, beaucoup d’espèces se faisant de plus en plus rares, la photographie reste la manière la plus écologique de garder un souvenir des animaux, plantes et autres paysages que vous observez et ceci est valable pour la plupart des espèces que nous vous présentons. On la rencontre en France, en Espagne, en Allemagne et en Italie. Il existe 11 espèces d’ascalaphes en France, réparties en 4 genres : Bubopsis (1 espèce), Deleproctophylla (2 espèces), Libelloides (7 espèces) et Puer (1 espèce).