Vue générale de l'abbaye
Informations pratiques :
-téléphone : 04 66 59 19 72 (Mas des Tourelles, à contacter pour toute information sur l'abbaye)
-tarifs : adulte (5,50€), gratuit pour les moins de 18 ans et les habitants de Beaucaire
-en juillet et août, ouverture tous les jours de 10h à 13h et 14h à 19h
-en avril, mai, juin et septembre, ouverture de mardi à dimanche de 10h à 13h et 14h à 18h
-en mars et octobre, ouverture de mardi à dimanche de 14h à 17h
-de novembre à février, ouverture le dimanche et pour les vacances scolaires de mardi à dimanche de 14h à 17h (fermeture le 25 décembre)
-une visite guidée est possible (uniquement sur rendez-vous)
-l'accès au site sera refusé ½ heure avant la fermeture
-l'accès au site n'est pas recommandé aux personnes handicapées ou peu valides
L'histoire de ce site prend son origine à la fin du Ve siècle, lorsque des ermites, probablement disciples de Saint-Roman (fondateur de monastères dans le Jura), s'installent sur ce rocher. Leur population augmente au fil des ans.
Au VIIe ou au VIIIe siècle, la communauté, qui vivait un style de vie monastique oriental, adopte la règle de Saint-Benoît et devient abbaye bénédictine. Les moines agrandissent alors les cavités naturelles et y installent une chapelle et des cellules.
Au XIe siècle, sous la tutelle de l'abbaye de Psalmody (près d'Aigues-Mortes), Saint-Roman devient un prieuré siège de nombreux pélerinages sur des reliques attribuées à Saint-Roman et Saint-Trophime.
Au XIVe siècle, l'abbaye est fortifiée et un studium (collège d'adolescents), est installé par le pape d'Avignon Urbain V pour y dispenser une instruction à des jeunes, pauvres ou riches, doués pour les études.
En 1538, les moines quittent Saint-Roman pour Psalmody, l'abbaye est vendue à un particulier. Ce dernier remplace certaines constructions monastiques de la terrasse par un petit château. Transmis dans plusieurs familles de la région, il finit par être démantelé par un des derniers propriétaires qui vendra les pierres de taille.
Pendant de nombreuses années le site est resté à l'abandon. Des fouilles sont réalisées par la Société d'Histoire et d'Archéologie de Beaucaire à partir des années 60. La commune de Beaucaire devient propriétaire du site en 1988, et obtient le classement aux Monuments Historiques en 1991 (le site était déjà inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques dès 1936), ce qui permettra de démarrer des travaux de consolidation et de restauration.
La visite commence par la chapelle abbatiale, aménagée dans une grotte agrandie au fil du temps. Elle a été exploitée en carrière au XIXe siècle, les paliers de découpe sont aujourd'hui visibles. Ce travail a rabaissé le sol de la chapelle d'1,5m sur les deux tiers de sa longueur et ouvert un puits de lumière. Les points d'accrochage de multiples lampes à huile sont encore présents au plafond. Les murs étaient probablement ornés de fresques auparavant.
Chapelle abbatiale
Les arches et les voûtessont de style roman (XIe au XIIIe siècle). Le rocher a été renforcé par une voûte sur croisée d'ogives reposant sur des piliers massifs. Dans la chapelle on peut observer des tombes, notamment au sol. Les pèlerins affluaient au Moyen-Age pour vénérer les reliques. Une encoche au niveau du tombeau permettait de toucher le reliquaire qui les renfermait. Le siège abbatial (datant du XIIe siècle), au fond du chœur est l'un des éléments majeurs de la chapelle. Les sièges étaient surement également peints et ornés d'objets aujourd'hui disparus.
Voûte sur croisée d'ogives
Par la suite, on se trouve au sommet du rocher, sur la terrasse qui renferme les tombes rupestres. L'abbaye était aussi une importante nécropole, où étaient ensevelis aussi bien les moines, des paysans et peut-être même des habitants de la région qui faisaient un don. Au total 152 tombes sont taillées dans la roche calcaire. Mais de nombreuses tombes on été détruites suite à la retaille du rocher au XIXe siècle. Certaines tombes subsistent en contrebas du rocher sous les remblais, d'autres se trouvent sous la terre apportée à la fin du XIXe siècle sur la terrasse par le propriétaire souhaitant créer un jardin romantique au milieu des ruines. La présence de grands pins est le résultat de cet aménagement.
Tombes creusées dans la roche
Un réseau de rigoles et de tuyaux récupérait autrefois les eaux de pluie recueillies sur les toitures vers un bassin de décantation installé au milieu des tombes. Une citerne datant du XIVe siècle et d'un volume de 140m3 se trouve sous la terrasse, il s'agissait de la seule source d'eau du site avec d'autres citernes disparues.
La partie sud du rocher abrite quelques cellules (chambres des moines), elles on été par la suite transformées en silos à grain. Certaines d'entre elles sont aujourd'hui uniquement accessibles par des échelles.
A proximité de la chapelle se trouve un ancien pressoir à vin, qui servait aux paysans dépendants de l'abbaye qui cultivaient des terrasses et des champs aux alentours. Il y avait certainement dans le passé un four, tandis qu'une meule sur la terrasse laisse supposer la présence d'un moulin.
La grande salle, où sont présents quelques affiches explicatives, était auparavant constituée de trois niveaux. Elle est entièrement taillée dans la pierre, la pièce du bas a certainement servi d'écurie au XIVe siècle.
En faisant le tour du rocher, on s'aperçoit de la taille sévère effectuée sur la pente de la colline de manière a constituer les imposantes falaises de l'abbaye, et du creusement d'un grand fossé (4m de largeur et 3m de profondeur) l'entourant aujourd'hui remblayé en grande partie. L'érosion a sculpté des formes étranges sur les parois au fil du temps.
Falaises taillées par les moines, puis sculptées par l'érosion
Les moines ont réalisé les fortifications durant la guerre de Cent Ans.
Fortifications bâties sur le rocher
Sur les collines aux alentours, notamment au pic de l'Aiguille, se trouve un ancien ermitage. Lui aussi creusé dans la pierre, on y observe des vestiges d'habitations, contrairement à l'abbaye, l'accès a ce site est gratuit, il est de petite taille mais cela vaut le coup.
Passage à travers le rocher (Ermitage de l'Aiguille)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire